C’est en 1973, afin de concurrencer le Minimoog et l’Arp Odyssey, que la société K.E.I.O (spécialisée dans les orgues et les Boites à Rythmes) fonda KORG et lance sur le marché, le premier synthétiseur abordable, le miniKorg 700.
Doté de son clavier 37 touches, il fut un énorme succès commercial. Beaucoup de musiciens pouvaient alors s’offrir l’inabordable. Mais même si cet instrument devait démocratiser un peu le marché du synthétiseur, Il fut tout de même utilisé par des artistes rénommés tel que Kitaro, The Cars, The Cure (700s) ou Human League.

Le miniKorg 700 est le début de la grande aventure Korg, qui poursuivit dans cette gamme par le miniKorg 700s (variant du 700 avec 2 oscillateurs, 3 ring modulateurs et un noise), l’excellent Korg 800 dv et le Korg 770. Après suivirent les PS 3xxx, la mythique série MS, le M1 etc…

Les oscillateurs

Le minikorg 700 ne possède qu’un seul oscillateur avec 5 forme d’ondes. On retrouve un sinus, une forme d’onde carré, une dent de scie et 2 ondes appellées ‘Chorus1’ et ‘Chorus2’.
Les formes d’ondes ‘Chorus1’ et ‘Chorus2’ étant en fait des Pulse modulés par un PWM.
On selectionne cet oscillateur à l’aide d’un selecteur sur l’avant du synthé. D’ailleurs sur le 700 tous les paramètres se situent à l’avant du synthé.
Ce qui est un choix discutable, car pas vraiment pratique.
De la même façon on trouvera un second sélecteur permettant pour le ‘Range’ allant de 32′ à 2′. ce qui est confortable.

Le filtre

Le filtre est un 12 db disponible en passe bas et en passe haut. Grace au système très ingénieux de ‘Traveller’ (2 sliders indépendants pour le PB et le PH), il est alors notamment possible d’obtenir un filtre passe-bande.
Compte tenue de ces possibilités, le fitre mutimode du miniKorg apporte certaines richesses sonores que même un Minimoog ignore.
Par contre, pour la résonance, c’est fromage ou dessert. Un switch appelé ‘Bright’ permet de l’activer (sans pouvoir toutefois la doser) ou de ne pas en avoir.
Au début, cela est déconcertant, mais au final cela fait partie du charme de ce synthé où toutes les limites deviennent sources de création.

Les enveloppes

Pas d’ADSR sur le miniKorg. Mais plutôt une AD sur le VCA dont contrairement à l’habituel ‘Decay’, Korg a préféré le terme inhabituel ‘Percussives/Singing’. On aura aussi la possibilité d’enclencher ou pas sur le panneau avant un mode ‘Sustain’ qui en fait se comporte comme un Release qui serait proportionnel au dosage du ‘Percussives/Singing’.
Une fonction appelée ‘Expand’ applique l’amplitude de l’enveloppe sur le filtre ou pas.
Bien sur, c’est assez sommaire, mais en contre partie, il est possible d’obtenir très rapidement un son exploitable.

Modulation et Contrôles

Pas de LFO à proprement dit sur le 700, ce qui réduit toutes les possibilités d’effets speciaux et de sons étranges.
Par contre, on retrouve un magnifique vibrato dont il est possible de régler la vitesse et la profondeur. Grace à 2 switches on pourra choisir en 2 options ‘Vibrato’ et ‘Delayed Vibrato’.

Malheureusement, et c’est le point noir du 700, pas de molette de pitch bend, pas d’entrée pour contrôler via une pédale le filtre ou le vibrato; Quel dommage!
Toutes les variations doivent se faire par le panneau avant. ce qui n’est pas pratique du tout quand on est en train de jouer.
On se contentera juste d’une fonction appelée ‘Bender’ effectuant un glide rapide d’un demi-ton pour simuler un vague effet de pitch bend.

Côté goodies, le 700 possède un portamento qui fera le bonheur des leads et une fonction appelé ‘Repeat’ dont la vitesse est ajustable et qui se comporte comme un pseudo sequencer, fonction assez utile pour créer des effets bizarres.

Le tuning

La stabilité de ce synthé me surprend tous les jours. Contrairement à ses contemporains, le 700 garde l’accord.
Ce qui en fait un synthé de choix (si l’on ajoute sa portabilité) pour le live

Le son

Le son est vraiment ‘So 70’s’. Le moindre patch que vous programmez amène systématiquement vers cette saveur du passé. Celle où le synthé polyphonique en était au stade du fantasme, où l’idée de faire de la musique par ordinateur était un peu farfelue.
Le son est assez gras pour un synthé ne possédant qu’un oscillateur, mais surtout le son est chaleureux et organique. Il prend notamment toute son ampleur au niveau des leads. Les sons de voix et de Théremin sont absolument merveilleux sur le miniKorg.

Quelques exemples de sons

Fiabilité

C’est une machine qui est en général fiable. Bien sur certains composants se raréfient, mais c’est le lot de tout synthé Vintage.

Conclusion

Attachant et musical, voilà comment je définis le 700. Sous cette incroyable simplicité de programmation, se cache une veritable source d’inspiration sonore. Car, oui! le son du 700 est très beau.
Plus doué pour les leads et les basses que pour les FX ou pour les sons ésotériques, cet intrument fera le bonheur des solistes en quête de sonorités 70’s.

Fiche créée par Biboulon