MOTU Volta

Image de Volta

Volta est un plug-in AU (pas de version VST) conçu pour contrôler des synthés munis d’entrées CV/Gate à partir d’une carte son. La carte son doit être capable de délivrer des tension continues à ses sorties (DC coupled).

Heureux élus

Heureux qui comme moi ont un mac, une carte Motu avec de nombreuses sorties, des synthés analogiques à contrôler et une copie de Volta installée et validée sur une clé iLok. Ceux-là, en vérité je vous le dis, n’ont que faire des kits Kenton, qui prennent de la place, la poussière, et des slots sur les multi-prises.

Théoriquement, Volta fonctionne avec toute interface audio capable de délivrer des tensions continues à ses sorties. En pratique, il est difficile de trouver ces interfaces ailleurs que chez Motu. Des membres de Muffwiggler ont tenté de les référencer … et ce n’est pas très concluant.

Chez MOTU, toutes les interfaces munies de sorties jack 1/4″ (6,35mm) TRS peuvent être utilisées. Quelques exemples :

  • 24i/o : + ou – 4,6V soit 9,2V
  • UltraLite-mk3, sortie main : + ou – 4,6V soit 9,2V
  • UltraLite-mk3, autres sorties : + ou – 3,5V soit 7V
  • UltraLite-mk3, sortie casque : + ou – 5,6V soit 11,2V

Enfin, le mode d’emploi recommande d’utiliser des câbles TRS / TS (ring floating : l’anneau -ou ring- du TRS n’est pas connecté). Pour les sorties casque, des TRS vers 2 TS. Cependant, la plupart des utilisateurs utilisent des câbles TS/TS sans problème.

Débuts … laborieux

La prise en main n’est pas évidente. Sur Logic (je n’ai pas testé avec d’autres logiciels), il faut créer une piste d’instrument logiciel en prenant soin de choisir la version multi-pistes de Volta. Ensuite, ajouter une ou plusieurs pistes auxiliaires. La piste principale permet de faire du monitoring, alors que les pistes auxiliaires vont servir à envoyer les tensions de contrôle vers les synthés. Il faudra donc choisir les sorties appropriées.

On peut ensuite passer aux choses sérieuses : la calibration. Volta mesure les fréquences produites par le synthé en fonction du CV envoyé. Le résultat : une courbe de calibration, que l’on peut sauvegarder, et qui permet de jouer le synthé à partir du logiciel.

Cette étape est sensible et un tantinet aléatoire. Elle échoue parfois sans raison. Il vaut mieux calibrer ses machines une fois bien chaudes, un quart d’heure après allumage, avec un signal fort en volume et pauvre en harmoniques (une sine ou un tri). Remarque : bien que le manuel mentionne une compatibilité Hz/V, je n’ai pas réussi à calibrer un CS-15.

Pour les modules un peu rétifs, il est possible de calibrer manuellement. C’est difficile, mais ça marche.

Les fruits d’un dur labeur

Une fois calibrées, on redécouvre ses machines. Sur un modulaire Doepfer, passer de 5 octaves avec le convertisseur A-190-1 à plus de 7 en jouant sur toutes les notes d’un clavier de 88 notes, ça change la perception de la machine.

Avec des filtres calibrés, on peut régler facilement des rapports d’octave, de quinte ou n’importe quoi d’autre, entre la fréquence du filtre et celles des VCO. Et un suivi impeccable du filtre sur la hauteur de note … c’est bon.

En se donnant un peu de mal, il est possible de faire de la FM linéaire sur quelques octaves (4 les grands jours, avec une calibration manuelle).

Mais il n’y a pas que le V/oct dans la vie. Et Volta propose d’autres possibilités :

  • Clock
  • Step Sequencer
  • Trig Sequencer (appréciable)
  • LFO (particulièrement réussi)
  • Ramp (traduction de l’automation du DAW en tension de contrôle)
  • Conversion de CC midi (pas très convaincante, à moins d’utiliser un slew derrière)

Rien d’infaisable avec des modules. Mais c’est une boîte à outils appréciable quand il manque un LFO par-ci ou un trig par là.

Image des sources disponibles dans Volta

Conclusion :

Volta n’est pas indispensable et en plus, il est un peu ingrat. Il apporte quand même de bons outils pour améliorer les rapports entre le DAW et les analos, en particulier modulaires.

Les plus :

  • Idéal quand on a de nombreuses sorties inutilisées sur sa carte son (24 i/o … rrrrRRRrrrr)
  • LFO synchronisable, avec de multiples formes d’ondes, dont S&H
  • La possibilité d’écrire dans le DAW des automations qui seront envoyées en CV
  • Gestion de la polyphonie

Les moins :

  • Les échecs de calibration mystérieux
  • Les tension CV pour contrôler des VCO supportent mal de passer par un multiple pour attaquer plusieurs modules à la fois
  • Un système fermé
  • Le prix
  • La conversion des données midi (exemple : une modulation wheel traduite en CV pour moduler une largeur d’impulsion PWM va générer des artefacts digitaux plutôt qu’une belle modulation en douceur)
  • La lourdeur de la mise en œuvre
  • La calibration manuelle (conçue en dépit du bon sens)
  • Un logiciel qui évolue peu en comparaison de la concurrence (Silent Way)
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