OSC OSCar

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Synthèse Hybride numérique-analogique
Polyphonie Monophonique
Mémoires 36
Année de construction 1983
Interface Certains avec MIDI (depuis septembre 1984)

 

La genèse

Vous vous souvenez du Wasp ? Ce petit synthé noir et jaune tout en plastoc de la firme anglaise EDP (Electronic Dream Plant) ?
Hé bien c’est le même papa, Chris Huggett, qui créa ces Wasp et qui ouvrit ensuite l’Oxford Synthesizer Company, dont le premier synthé fut l’OSCar.

L’idée était alors de faire un synthé monophonique ultime, programmable, avec sequenceur et arpégiateur, une machine entièrement numérique basée sur un microprocesseur Z80. Mais Huggett implanta quand même des filtres analogiques. « Des » filtres ? Oui, car il y en a deux, ce que nous verrons plus loin…

A la découverte du panneau: oscillateurs et modulations

Une chose qu’il faut laisser à l’OSCar, c’est qu’il est très clair dans sa présentation. Les différentes sections sont séparées par des blocs en caoutchouc. A ce sujet, à part la plaque de fond en bois, l’OSCar est entièrement construit en plastique !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur la gauche, les deux oscillateurs. Ils sont numériques et proposent cinq formes d’ondes de base: triangle, saw, carrée, rectangle (avec réglage manuel) et modulation d’impulsion (modulée par un LFO fixe dédié). Par le biais des touches « waveform » situées plus bas, on peut aussi leur faire délivrer des formes d’ondes « custom » réalisées en synthèse additive. Un must !
Dans la section suivante, on trouve les réglages pour les deux molettes, le portamento (ici appelé « glide ») avec ses différents modes de jeu, puis la section « mix ». C’est dans cette dernière qu’on trouve le « noise ».
C’est là aussi qu’on trouve le contrôle du volume général du synthé, avec une particularité: lorsqu’on le manipule en maintenant la touche « store » enfoncée, on règle alors une espèce d’overdrive (très discret, en tout cas sur le modèle testé).

Suite de la découverte du panneau: LFO, filtres et enveloppes

Le LFO offre des modulations de formes triangle, carrée, saw, sample-hold, ainsi que la forme de l’ADSR du filtre ! C’est d’ailleurs le seul moyen de router une enveloppe sur les oscillateurs… Détail amusant, le delay du LFO se nomme ici « intro ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le bloc suivant, le coeur de l’OSCar: le filtre ! Comme dit plus haut, il s’agit en fait de deux filtres de 12dB/oct (montés en série) que l’on peut mettre soit en LPF, BPF ou HPF. L’astuce est ce fameux paramètre « separation » qui règle l’écart entre les fréquences de coupure des deux filtres. A zéro, en mode LPF, nous auront l’équivalent d’un 24dB/oct. Mais dès qu’on « sépare » les filtres, et avec un peu de résonnance (ici: « Q »), on obtient alors de très beaux effets de formants, avec des couleurs gutturales s’approchant de la voix humaine.
Les enveloppes cachent aussi une spécialité (c’est un synthé anglais !) car celle du filtre est en fait un DADSR. Ce premier « D » (pour « delay ») n’est accessible que si le sustain est à zéro. Et c’est le bouton du release qui règle alors sa durée.
Tout en haut de ce dernier bloc se trouvent les différents modes de jeu: monophonique ou duophonique (l’osc1 prend la note la plus basse et l’osc2 la plus haute), les options de retrig des enveloppes (pour un jeu legato), la possibilité de les déclencher depuis un trig externe, l’arpégiateur, etc…

Les bonus du numérique

Tout d’abord, les 36 mémoires « user » (seulement 12 sur les modèles pré-MIDI). La simplicité et de mise, puisqu’on utilise le clavier pour choisir ses sons. On maintient la touche « voice » enfoncée et on appuie sur une note. La 37ième touche correspond au mode manuel.
Ensuite, les formes d’ondes en synthèse additive. De nouveau, le clavier est utilisé pour ajouter et enlever des harmoniques. C’est assez ludique et on obtient rapidement des réultats étonnants, avec des formes d’ondes au contenu harmonique étrange… Bien entendu, ces formes d’ondes sont mémorisables (12 emplacements) et utilisables au sein des oscillateurs.
Reste le séquenceur de 1500 notes dont l’utilisation est tellement rebutante qu’on se précipite vite sur les prises MIDI à l’arrière ! Et là c’est le bonheur: réception sur 5 octaves, choix du canal, changement de programme, et même les sysex pour sauvegarder le contenu de la mémoire.
On peut également utiliser l’OSCar comme petit clavier-maître (sans vélocité toutefois).

Le SON !!

Plutôt qu’un long discours, voici un petit titre de démonstration réalisé (sauf la batterie) uniquement avec l’OSCar:

From Oxford With Love

En conclusion

Une superbe machine, pas facile à apprivoiser au niveau sonore. Le grain est très riche, peut-être trop…

les +

  • le son
  • les mémoires
  • la synthèse additive
  • le MIDI bien intégré (sauf sur les premiers modèles)
  • le côté « anglais »
  • le look (pour certains)

les –

  • les enveloppes trop molles
  • le clavier trop sensible, à la limite de l’injouable !
  • les molettes inaccessibles
  • les potentiomètres cheap, ça crache pas mal…
  • le look (pour d’autres)

 

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